Germaine Voisin

Originaire d’une famille de viticulteurs à Marseillan (Hérault), Mlle Voisin obtient le diplôme d’ingénieur chimiste à l’université de Montpellier et le certificat supérieur SPCN – chimie générale, chimie appliquée, chimie physique. La Première Guerre mondiale prive les entreprises et les services de l’État de nombreux travailleurs : après le conflit, certains postes sont ouverts aux femmes afin de remplacer les absents. C’est ainsi que, en 1922, Mlle Voisin entre comme préposée aux essais temporaires à l’usine élévatoire de la ville de Colombes. Elle est chargée de contrôler la qualité du charbon et de l’eau des chaudières.

INGÉNIEUR SANS LE STATUT

En janvier 1924, elle devient agent spécial du laboratoire d’essais de l’assainissement de la Seine. Elle y assume des missions d’ingénieur mais en tant que femme, ne peut prétendre au grade correspondant. À partir de 1929, elle s’intéresse aux travaux de recherche préalables à la construction de l’usine d’épuration d’Achères. S’inspirant des études menées à l’époque dans le domaine de l’eau potable, elle met en place, à Colombes, des installations qui permettent de connaître la pollution de l’eau. Elle détermine en particulier des formules pour mesurer la DBO (demande biochimique en oxygène), quantité d’oxygène nécessaire pour dégrader les matières organiques d’une eau. Cet indicateur, qui permet à la fois de quantifier la charge polluante organique de l’eau et d’évaluer l’impact de son rejet dans le milieu naturel, est encore largement utilisé aujourd’hui.

LA RECONNAISSANCE

Elle met également au point des essais de lits bactériens ainsi que des tests d’oxygénation dans les bassins, comparant les propriétés de différents matériaux filtrants et contrôlant la qualité de l’eau en sortie. En juin 1959, elle est promue ingénieur hydrologue divisionnaire de la Ville de Paris. Mlle Voisin a à coeur de transmettre à son équipe ses connaissances et son plaisir de travailler. Elle forme ceux qui préparent les concours et instaure de nouvelles méthodes de travail. Nommée ingénieur hydrologue divisionnaire honoraire de la Ville de Paris en juillet 1963. Elle prend sa retraite un mois plus tard et retourne s’installer dans l’Hérault.